L'androïde et la gauche radicale

de Tristan Choisel et Michèle Énée

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Ta grande sœur t’offre un androïde. Fais-lui distribuer des tracts.

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> durée : 1 h

> 1 décor

> 5 personnages (2 femmes et 3 hommes)

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On frappe à la porte de Camille. Un androïde nommé Tadao, cadeau de sa sœur, se présente. Camille ne souhaite pas la présence de cet intrus technologique dans son petit appartement dont le débarras affiche déjà complet. Mais au téléphone, la sœur refuse de reprendre Tadao et, lorsque Camille parle de s’en débarrasser, menace de faire un scandale auprès de leur mère…

Un personnage d'androïde hyper-normé et hyper-normatif plongé dans l'univers d'un couple de jeunes altermondialistes. Un registre, par contraste vieillot, de comédie de boulevard.
TC

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[...] TADAO. Tu peux me déconnecter très facilement. Mon commutateur se trouve au niveau des lombaires.

CAMILLE. Et, une fois éteint, où est-ce que je te range, hein ? Elle se souvient de la taille de mon appart’, Cécile ?!

TADAO. Je ne sais pas.

CAMILLE. Tu ne sais pas…

TADAO. C’est très harmonieux, chez toi.

CAMILLE. Au niveau des lombaires ?

TADAO. Le commutateur ?

CAMILLE. Oui, le commutateur.

TADAO. Au niveau des lombaires, oui. Sous un couvercle qui évite à l’utilisateur de l’actionner par mégarde.

CAMILLE. C’est quoi, tu dis, chez moi ?...

TADAO. C’est très harmonieux. [...]

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[...] Elle va chercher un magazine pour Tadao.

CAMILLE. Tiens, fais des mots croisés —c’est une dépense énergétique reposante pour les autres… —et tu fais travailler simultanément le cerveau gauche et le cerveau droit.

TADAO. Mon cerveau n’est pas divisé en cerveau gauche et cerveau |droit.

CAMILLE. Là-bas, tu as des stylos.

TADAO. Merci.

Il s’installe sur une chaise pour faire ses mots croisés. Elle reprend son rangement.


« Pour ses partisans, diminuer, c’est aller de l’avant. » En douze lettres.

CAMILLE. Tu veux bien essayer de te débrouiller seul ?

TADAO. Je veux bien.


CAMILLE. Redonne-moi ta définition… « Pour ses partisans » ?...

TADAO. « Pour ses partisans, diminuer, c’est aller de l’avant. »

CAMILLE. En combien de lettres ?...

TADAO. Douze.

CAMILLE. Douze…


Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze, douze : décroissance.

TADAO. Décroissance ?

Très enthousiaste.

Ça entre dans les cases !

Je ne connaissais pas. [...]

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D'autres extraits


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