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Ce qui devrait être dissimulé, ici ne l'est pas.
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Heureusement que je sais pas tout ça1 femme / 1 homme
> Texte lu en public en 2016 au Festival Les Hauts-Parleurs (collectif A Mots Découverts).
La seconde rencontre
3 femmes
Logement
2 personnages (hommes ou femmes)
Je l'ai très mal vécu
3 femmes / 2 hommes
> Texte écrit pour le concours De l'encre sur le feu 2019 (thème : animal) - Prix du jury.
Fermer la boîte
6 hommes minimum
Je ressens un grand hurlement
1 femme / 2 hommes
> Texte écrit avec le soutien de Michèle Enée.
> Publié dans Censuré, n°4 de la revue Le bruit du monde - 2016 - éditions h'Artpon.
> Lu en public à l'occasion de la parution de la revue : Centre Dramatique National de Montluçon, Théâtre Poche de Genève et ENSSAT de Lyon.
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Heureusement que je sais pas tout ça [extrait]
LUI.
On est toujours bien dans ta pensée intérieure, là ?
ELLE.
Bin oui, tu m’imagines te dire tout ça en vrai ? On est dans
ma pensée intérieure, évidemment ; et pour la résumer, ma
pensée intérieure, je dirais que, ce que je veux, c’est que tu
t’engages à mon rythme. Fin de ma pensée intérieure.
LUI.
Heureusement que je sais pas tout ça.
La seconde rencontre [extrait]
ISABELLE.
J’aurais
dû tout de suite dire qu’on se connaissait, dire que la soirée
allait se faire sans moi, et m’en aller.
FLORENCE.
J’aurais
dû tout de suite dire qu’on se connaissait, pour que la soirée
soit entamée sur des bases franches – certes délicates mais
franches.
ISABELLE.
Au
lieu de ça, nous voilà parties pour faire semblant d’être à
l’aise durant toute une soirée.
FLORENCE.
Surtout
éviter le thème du travail.
ANNICK.
Figurez-vous
que vous aimez toutes les deux jouer au yams.
FLORENCE.
Ah
oui ?
ISABELLE.
Ah
oui ?
Logement [extrait]
CANDIDAT.
Je suis intéressé par ce logement que vous louez.
BAILLEUR.
Il n’est pourtant pas très intéressant. Il est petit, mal situé,
exposé aux nuisances sonores. Pour que ce logement vous intéresse,
il faut que vous soyez un indigent. Autrement, ce logement ne vous
intéresserait guère. Et, je vais vous avouer une chose, j’aimerais
beaucoup louer ce logement, qui n’intéresse que des indigents, à
quelqu’un qui n’est pas un indigent.
Je l'ai très mal vécu [extrait]
NATHALIE.
J’ai été une vache, Sophie.
SOPHIE.
T’as été quoi ?
NATHALIE.
Une vache.
HERVÉ.
Nathalie, je préférerais que tu épargnes à nos nouveaux amis
cette histoire de vache.
NATHALIE.
Une vache laitière. Une Bretonne pie noir – c’est le nom de la
race. J’étais à peu près bien traitée – quoique les coups de
bâton ne soient pas très agréables à recevoir, mais ça allait à
peu près. À l’herbage, j’étais ; en Bretagne. Seulement,
dans ma douzième année, ma production de lait n’étant plus ce
qu’elle avait été, j’ai été réformée, autrement dit envoyée
à l’abattoir – sans même le passage par la case engraissement.
HERVÉ.
Nathalie, il n’y a pas besoin que tu nous sortes cette histoire de
vache dans une vie antérieure pour te justifier d’être
végétarienne, tu as le droit d’être végétarienne sans nous
imposer cette absurdité.
Fermer la boîte [extrait]
JEAN-PIERRE.
Vous allez faire fuir mes clients, Monsieur Davoust.
Quelques
rires gênés.
…
…
LUCAS.
Je vais vous faire fuir ?
UN
OUVRIER.
On est surpris de vous voir ici, Monsieur Davoust.
…
…
LUCAS.
Moi aussi, je suis surpris de me voir ici.
…
Je
vais pas les faire fuir, vos clients, vous inquiétez pas. Je vous
parie même qu’aucun d’eux ne va partir d’ici avant de savoir
ce que je viens y faire.
Je ressens un grand hurlement [extrait]
LE
CHERCHEUR. Secouez
la tête.
Victor
hésite.
Allez-y,
secouez la tête.
VICTOR.
Secouant
légèrement la tête.
Comme
ça ?
LE
CHERCHEUR. Montrant
à Victor comment il doit faire.
Comme
ça, fort – et sans quitter le poisson des yeux.
Victor
secoue la tête comme le chercheur vient de le lui montrer.
À
l’assistante.
Pas
de chute des cheveux.
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