de
Tristan Choisel
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Quand le vivant, pour ne pas dire l'organique, reprend le dessus. Le dessus sur quoi ? Sur l'enseignement scolaire.
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durée : 30 minutes.
> au minimum 6 comédien/ne/s d'environ 16 ans (dont au moins 2 filles ou au moins 2 garçons).
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Pour Lola et Matéo, deux élèves de Première, l’école, c’est une souffrance. À tel point que leur esprit et leur corps vont dire stop, d’une façon si incroyable que leurs camarades vont avoir l’audace, une semaine après l’évènement, de réagir eux aussi, mais par la parole. D’en rajouter une couche…
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On va vous raconter ce qui est arrivé la semaine dernière à Lola et à Matéo, deux élèves de notre classe. Vous n’allez pas nous croire. Vous allez vous dire qu’on raconte que de la merde. Et c’est vrai que c’est très étrange, mais n’empêche que c’est bien ce qui s’est passé. Lola et Matéo, ils peuvent absolument pas s’être concertés, impossible. Donc libre à vous de ne pas nous croire, nous on raconte.
Lola et Matéo, donc, ils sont élèves dans la même classe de Première que nous, au lycée Saint-Ex. Ils sont pas frère et sœur, ni cousins ni rien, ils habitent pas dans le même quartier et ils sortent pas ensemble. Ils sont juste dans la même classe et nous aussi.
Là, on est mardi de la semaine dernière. C’est la fin de la nuit. Lola est chez elle, dans sa chambre, dans son lit et elle dort. Matéo est chez lui, dans sa chambre, dans son lit et il dort. Pour l’un comme pour l’autre, sommeil tranquille, reposant. Enfin, tranquille-reposant, façon de parler, parce qu’il font tous les deux un cauchemar. Et pas n’importe quel cauchemar : le même cauchemar : tous les deux le même. Ça, déjà, c’est une première chose incroyable : faire tous les deux le même cauchemar au même instant, c’est super dingue – c’est pas la chose la plus super dingue qui va leur arriver ce jour-là, mais quand même, c’est un bon départ.
Vous vous dites : mais comment on peut savoir qu’ils faisaient le même cauchemar au même moment ? Bah parce qu’ils vont le raconter à leurs potes et que leurs potes vont se le raconter entre eux et que tout le monde va se dire : c’est une histoire de ouf, non seulement il leur est arrivé dans la journée le truc extraordinaire qui leur est arrivé, mais en plus, ce matin-là, ils faisaient tous les deux le même cauchemar à l’instant où leur réveil a sonné ! et c’est pas tout : le cauchemar, il avait un lien avec ce qui les attendait ! Complètement dingue !
Le cauchemar, ça donnait à peu près ça :
Travaille sinon tu vas finir éboueur. – Travaille au lieu de regarder ton téléphone. – Travaille ou t’auras pas d’avenir. – On a vu ton zéro sur Pronote : qu’est-ce que c’est que ça ? – Moi, mon Bac, je l’ai eu. – Non, laisse-moi parler. – Mais quand est-ce que tu vas acquérir un peu de maturité ? – Tu nous fais honte. – Dis donc, c’est quoi cette absence, sur Pronote ? Tu sèches les cours maintenant ? – Je te rappelle quand même que les activités extrascolaires, elles comptent pas pour le Bac. – Laisse-moi parler. – Dis donc, tu t’es pris un mot sur Pronote : qu’est-ce que c’est que ça ? – Mais quand est-ce que tu comptes devenir un peu autonome ? – Ta sœur avait quinze de moyenne à ton âge. – On sera toujours là pour t’aider mais y a intérêt que tu changes. – Quand on a un zéro, c’est qu’on est nul et c’est tout. – C’est pour toi que je dis ça. – Laisse-moi parler. – Tu t’en mordras les doigts plus tard. – Tu penses que les diplômes tombent du ciel ? – Je te rappelle quand même qu’au Bac y a pas d’épreuve karaoké. – Et cætera et cætera.
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